Des mots comme des phares

 

Il suffit de quelques mots…

Des mots qui viennent nous chercher, comme des phares, en traçant un chemin de lumière dans l’obscurité…

Seigneur, je me sens petit, faible et fragile, mais j’accepte de prendre le chemin évangélique de Marie comme tant d’autres qui m’ont précédé dans cette longue marche de la confiance et de l’abandon. En prononçant ce oui, en faisant de ma vie un oui, je sens naître en moi ton visage… Je sens jaillir en moi une source d’espérance, une lumière de Pâques, une joie inépuisable…


Que mon oui soit oui… comme Marie, comme Toi, Jésus!
Oui, jusqu’au bout, oui, jusqu’à l’éblouissement, oui, jusqu’à l’audace de l’amour, oui jusqu’au don total, sans reprise!

Comme Marie le jour de l’annonce,
comme Marie à la rencontre d’Élisabeth,
comme Marie la nuit de la naissance,
comme Marie sur la route du Calvaire,
comme Marie au pied de la croix,
comme Marie à l’heure de la dormition.

Ô pleine de grâce, nous te louons!


Ta joie s’enracine dans la joie des autres. Ta liberté vient de celle que tu accordes aux autres. Ta joie vient de ta façon de rendre les autres libres. Ton amour surabonde quand tu apprends aux autres à se libérer. Oui, un peu de folie pour mettre en musique tes paraboles de l’amour. À Cana, un peu de vin pour le bonheur des autres. De Marie-Madeleine, un peu de parfum pour embaumer la vie… Une clairière pour la fête, la folie du coeur qui prophétise…


Je ne veux rien, Seigneur, sinon t’aimer toujours davantage sur le chemin des petits pas de ma continuelle conversion. Je veux garder dans mon coeur le goût des recommencements pour redécouvrir chaque jour la nouveauté de ma foi.

Non, ne fais rien pour moi. Je te cherche, mais je ne veux rien, même s’il m’arrive souvent de te surprendre à remplir mon coeur de tes merveilles.

Je ne veux rien, mais donne-moi quand même l’espérance que tu me demandes, donne-moi quand même la foi que tu me demandes.

Garde-moi debout et que je veille dignement sur mon coeur en te disant : « Seigneur, aie pitié de moi! »


Oui, c’est elle la beauté qui me garde en éveil, qui m’attire et me sollicite… Elle est cette fête que je porte en moi, cette présence plus présente à moi-même que moi-même. Cette fête de la beauté, c’est la Fête-Dieu, la fête de la vie éternelle qui habite la maison de mon humanité.

La beauté danse au rythme du coeur et de la respiration de l’âme pour embellir chaque jour ce qui nous est donné de vivre. « Qu’attendons-nous pour habiter poétiquement la terre? » Qu’attendons-nous quand déjà notre chair porte en elle le souffle de la présence de Dieu?


Ouvre ton coeur à cette joie qui vient de Dieu, cette joie qui naît, grandit, se développe, cette joie à laquelle tu aspirais déjà sans pouvoir encore la nommer, l’identifier. L’épreuve, la souffrance nous font désirer autre chose que ce que nous attendions de la vie. C’est souvent en elles que la joie se cache pour mieux se faire désirer, pour mieux discrètement se manifester.


J’entends la voix du dedans, ta voix, Seigneur, la voix des sources. Des mots naissent, des paroles jaillissent, des prières s’élèvent du plus profond silence de mon coeur. Inspire-moi, Seigneur, des mots qui manifestent la compréhension, la tolérance, la bonté, qui soutiennent et encouragent… Des mots qui invitent et font naître la confiance.


« Si Jésus n’est pas ressuscité, notre foi est vaine… »

La plus grande preuve que Jésus est ressuscité est dans mon coeur animé par l’Esprit Saint qui ne cesse de m’éclairer pour donner à la Parole Dieu, à travers ses apparitions, une force inébranlable de persuasion malgré mes zones d’incroyance.

Je crois plus que je sais! Quand je sais, c’est mon coeur qui croit, c’est mon coeur qui voit et qui aime. Les preuves de la résurrection de Jésus, je les porte en secret dans mon coeur! Oui, Seigneur de Pâques, je crois, mais augmente en moi la foi !


Aimer n’est-ce pas se lancer dans une campagne d’embellissement de l’autre? Je veux, Seigneur, être un artisan de la beauté, de la bonté, de la vérité, parce que tu es beau, bon et vrai… Aimer c’est permettre à l’autre de garder ou de retrouver sa ressemblance et son image d’enfant bien-aimé de Dieu… Aimer c’est permettre à Dieu de nous surprendre à travers les fleurs tous les matins quand la vie recommence.


Tais-toi, fais silence, donne la parole à Dieu. Laisse-le te raconter ce qu’il a à te dire comme il l’a fait simplement sur le chemin d’Emmaüs, comme il l’a fait dans la barque sur la mer de Galilée, comme il l’a fait au puits de Jacob avec la samaritaine, comme il l’a fait avec ses apôtres quand il se racontait en paraboles, quand il mettait en mots humains les grandes réalités de son aventure, quand il dessinait avec ses histoires la beauté de son Royaume.

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Il suffit de quelques mots…