Hymne à la Vierge

 

Je te salue Marie, petite fille attentive, craintive, honneur à toi qui as été choisie entre toutes les femmes, tellement belle et grande était ta foi dans la promesse!

Tu as été choisie, élue, appelée par ton nom, saluée personnellement, amoureusement, gratuitement, pour être la mère de Jésus, la promesse du Père faite chair.

L’Esprit a reposé sur toi, il t’a couverte de son ombre silencieuse et si féconde pour que tu sois mère d’un homme comme moi, que tu as nommé Jésus.

Quand tu as dit oui comme le père Abraham, tu as été conduite, Marie, sur les routes obscures de la foi, sur les routes du risque et de l’inconnu. Mais l’appel a brûlé ton cœur, tu ne pouvais plus retourner, tu avais donné ta parole. Ta liberté était dans cette parole reçue comme un appel, et dans cette parole donnée comme une réponse.

Dieu que l’on pensait si loin se rend visible en Jésus dans ta chair, Marie! Oui, je te salue! Tu es reine et tu règnes à vie au Royaume de l’écoute. Tu es servante et tu sers à vie au Royaume du service. Marie aux multiples visages de toutes les femmes du monde qui pleurent et me sourient, sur le visage de toutes les femmes qui croisent mon chemin.

Je te salue! Ô Vierge Mère qui savait par coeur les psaumes pour les avoir tant de fois psalmodiés dans les synagogues, je sais que la bonne nouvelle de l’Ange t’a si fortement surprise que la crainte s’est emparée de ton être tout attentif à la vie de ton peuple! Et par le chemin de l’inquiétude et du doute, tu as senti que l’Esprit Saint brûlait ton cœur qui apprenait du fond de tes entrailles la maternité :  Marie, Mère de l’impossible! Y-a-t-il un événement si prodigieux qui pourrait échapper à Dieu et le faire échouer dans ses promesses! 

Comblée de grâce

Pleinement graciée, tu as senti, Marie, qu’un enfant logeait dans la tente de ton ventre, dans le cénacle de ton corps… Quand l’Esprit s’éprend du cœur d’un être, quelle liberté rayonnante pleine de confiance allume son regard, fait chanter son visage! Ah, qu’elle était belle Marie, la plus belle femme entre toutes, la plus joyeuse des enfants de Dieu! Il n’y avait plus l’espace d’une inquiétude entre la beauté de son cœur et celle de son visage! Seul l’Esprit peut unifier à ce point!

Elle méditait tout le renversement du ciel dans le temple de son cœur!  Incompréhensible mystère! C’est la folie de l’Amour! Elle était belle à cause de sa foi, oui, la qualité de sa foi, jamais vue ici sur la terre des hommes et des femmes, une qualité de foi qui déplaçait les montagnes… Pleine de grâce, choyée, envahie par l’Esprit! Comblée par l’Esprit de plénitude!

Le Seigneur est avec toi

Qui l’aurait cru! Plusieurs ont pensé que c’était une fable! Encore aujourd’hui, on accuse l’imagination! Grâce à l’Esprit, le Seigneur est avec toi, ton histoire est la sienne, tu es belle à cause de Lui et Il a besoin de toi pour que tu apportes au monde la beauté de son visage. En toi prendra chair la promesse du Père qui date depuis toujours, bien avant que le soleil ne se lève à l’horizon. C’est à travers toi, ô Marie, que la vérité du Père fit naître un grand courant d’espérance! À te voir, il était visible que tu portais la bénédiction du Seigneur ton Dieu!

Tu as été choisie, oui, élue en toute gratuité, pour engendrer le jour de la délivrance! Magnificat! Quel beau nom que celui de servante du Seigneur alors qu’aujourd’hui on s’imagine esclave quand on sert à la suite de Celui qui s’est mis au service des autres, leur lavant les pieds au soir de ce jeudi en leur demandant de faire la pareille en s’aimant les uns les autres.

Tu es bénie entre toutes les femmes

C’est vrai, Marie, que tu es choyée entre toutes les femmes pour cette promesse qui prend visage d’homme en toi afin que je puisse reconnaître que le Père ne ment pas! Oui, des milliers d’années d’attente, un désir fou à raccourcir le temps. Et il est enfin né Celui qui était tant attendu!

Des générations et des générations se racontent tous ces événements et elles se parlent surtout du silence de Marie, la plus graciée de toutes les femmes du monde, la plus chanceuse, la plus comblée, la plus visitée par l’Esprit! Marie, mêlée au peuple d’Israël, attendait avec tout le monde la venue de Celui qui devait s’appeler Jésus. Le Puissant fit pour moi des merveilles, sa bénédiction est sans mesure, j’accepte d’être celui qu’Il veut que je sois et mon cœur me fera comprendre ce qu’Il attend de moi.

Et Jésus le fruit de tes entrailles est béni

Il est enfin venu dans le dénuement alors qu’Il était le fruit de l’Esprit dans les entrailles de Marie. Il est venu vivre avec les pauvres dans sa famille si simple de Nazareth comme toutes les familles de son entourage. Une famille d’ouvriers, ordinaire. Mais ce pouvait-il donc qu’il soit le Messie?

Et Joseph devinait Marie, tellement était grand son amour, tellement beau était son attachement. Il rêvait de Marie et de Jésus pour mieux les protéger!  Oui, vraiment il se sentait responsable. Les bergers sont venus, les anges ont chanté, les mages ont suivi. Ô Marie, que tu es belle parce que ta foi resplendie sur ton visage, jaillit de ton regard, rayonne de tout ton être! Quelle est heureuse la femme qui t’a porté dans son sein! Plus heureux, plus heureuse encore, celui ou celle qui fait la volonté de mon Père!

Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous pécheurs

Mère de Dieu, mère de mon Sauveur, mère de l’Église qui m’engendre quotidiennement à la vie de Dieu, prie pour le pécheur que je suis quand sur moi-même je me replie et que je refuse de donner naissance à ceux et celles qui m’entourent, prie pour le péché collectif dont je suis partie prenante à travers les injustices sociales qui viennent souvent du confort recherché individuellement et collectivement…

Mère de mon Dieu, en Jésus homme comme moi, mais Dieu comme le Père et l’Esprit Saint, Mère du Verbe de Dieu qui a porté seul l’avenir de l’Église en ce début des temps nouveaux, Mère de mon Dieu, temple de la Trinité en ce Jésus, Dieu Un et Trois! Ô ineffable Vierge et Mère!

Bonjour Marie, j’aime encore te saluer parce que maintenant je te sais depuis toujours préoccupée de ma joie qui parfois s’assombrit aux jours de peines, quand je choisis d’errer aux heures tardives de la nuit ou quand l’ennuie pèse lourdement sur mon âme et me rend plus fragile et moins vigoureux sur le chemin de la lumière. Pécheur fatigué de la vie, pécheur surpris par son péché, pécheur dont le désenchantement, l’échec, la tristesse refuse les joies de l’espérance.

Mais pécheur pardonné à cause de la croix de Jésus. Oui, tu étais là, Marie, quand tu es devenue Mère de l’humanité au pied de la croix!  Moi aussi, j’étais là dans ton cœur de mère! Tu étais là Marie quand ton fils connut la mort pour me délivrer de la mienne maintenant et toujours.

Maintenant et à l’heure de la mort

Cette heure est pour chacun de nous l’heure du moment présent. C’est à chaque heure que je meure comme c’est à chaque heure que je ressuscite! Garde moi Marie sur les chemins de la résurrection et que mon jour de Pâques, mon heure de passage, se vive dans la joie et la paix!  Veille, ô Marie, sur mon dernier sommeil!  En moi, le Seigneur ton Dieu, a aussi fait de grandes choses. Saint est son nom! Amen!

Jeannine Saint-Germain

Source :
Voix du sanctuaire 2017 (PDF).