L’évangélisation, une affaire d’équipe

 

Plutôt qu’une course en solitaire, Paul avait à l’esprit l’image d’une course de relais : une équipe d’apôtres qui se soutiennent, s’encouragent et se sentent co-responsables de la mission évangélisatrice de l’Église.

Cet article a été rédigé à partir de l’ouvrage « Le secret de Saint-Paul » (p. 134-169) de José Prado Flores, Éditions des Béatitudes, 1999, 201 p.


Introduction

À première vue, on pourrait penser que l’apôtre Paul était une personne qui consacrait sa vie à prêcher en solitaire, ne comptant que sur l’Esprit.

Celui qui avait affirmé « malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » (1 Co 9,16), tellement il se sentait investi de cette grande mission, avait cependant réalisé l’importance de l’équipe, autant pour la bonne marche de son propre ministère que pour l’avenir de la diffusion de la Parole.

Plutôt qu’une course en solitaire, Paul avait à l’esprit l’image d’une course de relais : une équipe d’apôtres qui se soutiennent, s’encouragent et se sentent co-responsables de la mission évangélisatrice de l’Église.

Paul, un homme d’équipe

Ne parvenant pas à lui seul à porter la lumière du Christ à tout le monde et se sachant limité dans le temps, l’apôtre Paul formera d’autres personnes pour que le message parvienne jusqu’aux confins de la terre.

Plus le temps le passera et plus l’apôtre Paul fera de la formation la priorité de sa vie.

La pierre de touche d’un véritable apôtre est sa capacité à former d’autres personnes qui, à leur tour, en formeront d’autres. (p. 134)

L’apôtre est donc plutôt celui « qui fait courir la Parole qui donne de vivre » plutôt que de courir en solitaire, comme si tout reposait sur ses épaules.

Pour Paul, le meilleur des évangélisateurs n’est jamais supérieur à l’équipe prise dans son ensemble. (p. 135)

Paul savait compter sur un groupe avec lequel il partageait tout.

Le livre des Actes des Apôtres nous décrit notamment l’Apôtre Paul voyageant en équipe.

Son équipe de collaborateurs se composait de quelque soixante-douze personnes. Il sut s’associer des coopérateurs aux dons et charismes divers, mais tous unis pour une même mission. (p. 136)

Paul voyait en ses collaborateurs avant tout des frères, dont il avait personnellement besoin, et avec qui il partageait les secrets du monde fascinant de l’apostolat. (p. 140)

Paul consacra à ces personnes-clés plus de temps qu’à quiconque : il leur écrivait des lettres personnelles (cf. 1-2 Tm, Tt et Phm) et leur confiait des missions spéciales afin qu’ils croissent en responsabilité et en expérience pastorale. (p. 139-140)

Il priait pour les siens nuit et jour :

« Je suis plein de gratitude envers Dieu, à qui je rends un culte avec une conscience pure, à la suite de mes ancêtres, je lui rends grâce en me souvenant continuellement de toi dans mes prières, nuit et jour. » (1 Tm 1,3)

L’Évangélisation, ça se passe ensemble

Pour Paul, un apôtre est à l’image …

Mais pour devenir un véritable apôtre, on a besoin des autres.

Comme le disait Henri Nouwen :

La pauvreté de cœur fonde la communauté, car ce n’est pas dans l’autosuffisance que le mystère de la vie se dévoile à nous, mais dans l’interdépendance créatrice. (Les trois mouvements de la vie spirituelle, p. 138)

L’évangélisation est une affaire de communauté. Une communauté qui se soutient et qui rayonne par sa manière d’être :

Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.
À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. (Jn 13, 34-35)

C’est la communauté tout entière qui doit être apostolique. (p. 141)

Paul exprimera la pointe de sa vision apostolique en une petite phrase :

Toi donc, mon enfant, trouve ta force dans la grâce qui est en Jésus Christ.
Ce que tu m’as entendu dire en présence de nombreux témoins, confie-le à des hommes dignes de foi qui seront capables de l’enseigner aux autres, à leur tour. (2 Tm 2,1-2)

Des petites cellules d’Église pour aujourd’hui

Pour terminer, mentionnons que le Père Henri Boulad s.j. souligne l’importance de former des petits groupes de partage, de prière et de réflexion, en lien avec le thème de la nouvelle évangélisation.

Le groupe nous pousse. Il nous appuie, nous encourage, nous soutient et nous donne d’aller de l’avant.

Idéalement se rencontrer toutes les 2 semaines.

Cela peut se faire tour à tour chez l’un ou l’autre des membres du groupe où on allie « l’utile à l’agréable ». À chacun de trouver la formule qui convient.

Un groupe où l’on creuse sa foi, notamment en lien avec les questions de l’heure qui concernent notre société et où l’on réfléchit à l’évangélisation pour aujourd’hui. Un groupe tourné vers l’action.

Ces petites cellules (idéalement de 6 à 8 personnes) revitalisent la vie paroissiale et sont en complément avec celle-ci.

L’heure est à l’esprit d’initiative et à la créativité.