Le carême n’a pas nécessairement bonne presse. Jeûner, faire pénitence… Comme si ce que nous sommes à vivre n’apportait pas déjà son lot de tristesse. À moins que nous ayons oublié de le remettre en perspective. Si c’était bien plus!
Une vraie « quarantaine »
Au creux des froidures de l’hiver, la tradition liturgique invite les chrétiens à vivre le Carême. Quarante jours, un chiffre qui aura donné le mot « quarantaine », mais qui n’a rien à voir avec ce qu’il est devenu en milieu sanitaire.
Pour les chrétiens il s’agit d’un vrai quarante jours traduction symbolique d’expériences fondatrices racontées dans la Bible, quarante jours pour nourrir son espérance et se déconfiner l’âme.
Il la vit dans le désert comme le racontent les évangiles. Moment charnière alors qu’il fait le choix délibéré de se faire missionnaire.
Désert et déluge
En alternance1, la liturgie nous en donne à lire le récit. Elle y joint toujours un texte du Premier Testament.
Avec le bref récit de Marc (1:12-15) relatant les quarante jours de Jésus au désert, c’est un extrait du livre de la Genèse qui nous est offert.
Les eaux du déluge se sont retirées et Dieu conclut une alliance entre lui et la terre. Il fait une promesse: les eaux ne se changeront plus en déluge pour détruire toute chair (Gn 9,15). L’arc-en-ciel en sera le signe.
Le rameau de l’espoir
Par ailleurs, le récit proprement dit du déluge se termine sur l’image d’une colombe portant dans son bec un rameau d’olivier.
Avant de quitter l’arche et de s’aventurer sur la terre ferme, Noé envoie des oiseaux en repérage. Après quelques tentatives, une colombe revint portant dans son bec un rameau d’olivier tout frais (Gn 8,11). Noé comprend alors que les eaux se retirent et que tout peut recommencer.
D’un simple trait de fusain, Picasso a souvent dessiné cette image forte.
Une bonne nouvelle
Nous avons besoin d’une Bonne Nouvelle en ces temps difficiles, quelque chose qui pourra aider à libérer le cœur.
Et si le Carême et l’aube pascale à venir devenaient cette bonne nouvelle à l’image de celle que porte la colombe à la fin du déluge.
Une clé de lecture
Une allusion au rameau porté par la colombe annonçant que la vie allait reprendre pourrait accompagner soit le lieu de la Parole à l’église, soit une bible mise en évidence dans le coin de prière domestique.
En s’inspirant de la maquette proposée, un peu de bricolage pourrait permettre d’accompagner le lectionnaire d’un rameau symbolique évoquant celui de la colombe.
Et pourquoi ne pas faire de même à la maison. Sur une bible ouverte accompagnée d’une bougie, on pourrait poser un petit rameau bien vert.
Ce simple détail parlera d’espérance tout en offrant chaque jour une clé de lecture.
- Dans la liturgie catholique, la lecture des évangiles est répartie sur trois années, chacune étant dédiée à un auteur : Matthieu (année A), Marc (année B) et Luc (année C), Jean étant pour sa part habituellement proclamé à l’occasion des grandes fêtes du Christ. L’année 2021 étant une année B est consacrée à Marc.