« Femme, voici ton Fils » (Jean 19,26)

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Au milieu des femmes de foi de mon peuple, tu t’es levée, Marie, comme un jour de grâce pour éclairer Sara, Rachel, Rébecca, Esther.

Tu t’es levée dans le choix du Père pour nous redire l’amour d’une lignée de femmes qui nous ont appris les joies de la Nouvelle Alliance comme Élisabeth, Madeleine, la Samaritaine…

Tu t’es levée pour donner en Jésus, ton unique, visage au Dieu des origines.

Oui, Marie, tu étais la femme choisie qui devait, dans ta jeunesse, être l’avenir du monde.

Depuis toujours, tu habitais le cœur du Père et encore aujourd’hui, on t’appelle « La favorisée de Dieu ».

Jésus en croixDans l’épaisse nuit, sur la route longue de la souffrance, à la lumière de la croix, debout dans le silence du monde, Marie, la mère, vivant de son oui à la volonté du Père.

Oui, voici ta mère, voici ton fils!

Et tu deviens ma mère et la mère de ma mère et moi, je deviens ton fils, le fils du Père et le fils de l’Église.

Et par toi, Marie, j’entre dans la grande famille trinitaire et ton cœur de mère double le cœur de l’humanité comme un chant d’offrande et d’action de grâces.

Que l’humanité maternelle de Marie éclate comme un jour d’abondance et l’humanité toute entière célèbre la naissance de l’Église!

Le fils bien-aimé, c’est le fils de l’amour; la mère incomparable, c’est la mère qui engendre à la vie de l’Église.

Oui, c’est Marie, c’est l’Église, c’est Jean, c’est Jésus, c’est moi, c’est l’autre, c’est toute la famille humaine.

Chacun porte ses fruits pour la beauté, la joie et la vérité de la promesse.

Marie, rayonnante de beauté, tu es lumineuse en cette nuit de larmes parce que déjà monte l’Église en marche dans les ténèbres du Calvaire comme une pluie d’étoiles mouvantes ramassées dans la main de l’étang.

Femme de Cana, femme de Calvaire, femme du Vin, femme du Fiel, femme universelle, Marie, mère de l’humanité, mère de l’Église, avec toi, je chante la beauté de ta fécondité, l’immensité de ta maternité.

Tu surpasses en beauté, Marie, toutes les femmes de la Parole depuis que tu ouvres la grande marche de l’Église.

Vierge Marie et JésusÀ bout de croix, entre le dernier souffle de la chair et le premier soupir de l’âme, Jésus nomme sa mère Marie : Femme, pour qu’elle devienne ma mère et la mère de tous les miens.

Oui, Femme, Nouvelle Ève, debout dans la foi de tes Sept Douleurs, debout dans l’incroyable mystère qui s’accomplit, debout sous le joug de la mort.

Et dans ton cœur, Marie, tu devances Pâques, car déjà le levain lève la vie!

Tu sais, Mère, que les promesses du fils ne passent jamais.

Nouvelle Ève pour une vie nouvelle,
Nouvelle Ève pour un lendemain de soleil,
Nouvelle Ève pour l’immortel matin de la Résurrection!


À partir de « Les sept paroles du Christ en croix », p. 22-28
Par René Pageau
Anne Sigier, 1982, 69 p.

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