Plus forte que les ténèbres, l’espérance.
L’espérance, non l’illusion.
L’espérance, cette étrange joie et paix qui subsiste par-delà les profondeurs d’où jaillissent les larmes.
L’espérance, cette certitude qui reste solitairement debout quand tout a vacillé, ce germe enraciné aux profondeurs où ne peut pénétrer la mort des corps ni le plus cruel tourment des sensibilités déchirées.
L’espérance qui parfois, soudain, comme une unique étoile, luit un instant, dans la plus obscurcie des nuits, sourire se glissant jusqu’à l’âme au travers de quelques brisures des plus sombres nuées, clarté minuscule à peine entrevue, suffisante pour que soit détruite toute tumultueuse tromperie qui voudrait faire croire que la nuit n’a plus d’étoile, que la nuit ne sera plus jamais vaincue par le matin.
Abbé Pierre