Tiré d’une méditation intitulée « Dieu, Révélation de notre propre intimité » par Maurice Zundel.
Comme il faut aimer le Christ de nous avoir conduits d’une façon si lumineuse, si profonde, si unique, de nous avoir conduits au puits de Jacob, au puits de la vie éternelle, de nous avoir délivrés de toutes les idolâtries et de toutes les superstitions et d’avoir érigé le sanctuaire de la divinité au-dedans de nous-même.
C’est là, en effet, la grande nouveauté de l’Évangile et Augustin l’exprime d’une manière parfaite :
Tu étais dedans et c’est moi qui étais dehors !
Nous pouvons nous approprier ces mots, car nous aussi, si souvent, nous sommes dehors, mais heureusement, Dieu est toujours dedans.
Et puisqu’il est dedans, nous n’allons plus penser que nous étions dehors, nous allons joyeusement nous tourner vers cette eau vive et nous entretenir silencieusement avec ce Dieu caché en nous, qui nous attend depuis toujours et qui va seul nous dire notre secret, car lui seul nous connaît.
Lui seul peut nous dire notre nom, lui seul peut nous faire franchir cette distance entre nous-même et nous-même, selon le mot admirable de l’Apocalypse :
Celui qui vaincra, on lui donnera une pierre blanche et, sur cette pierre,
un nom que personne ne connaît, sinon celui qui la reçoit. (Ap. 2, 17)
C’est cette pierre blanche que nous allons lire en la recevant de sa main, où nous lirons notre vrai nom qui est caché en lui, qui est toujours dedans et qui peut seul nous mener à la découverte de notre propre intimité.