Une rédemption d’amour

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La miséricorde créatrice de Dieu

Tiré des pages 208-209 de « Croire pour une redécouverte de la foi » par Th. Rey-Mermet, c.ss.r., Droguet & Ardant, 1981, 488 p.


Croix, lumière de Aaron Burden (unsplash.com)

Puisque « Dieu est amour », il faut éliminer du Mystère chrétien tout ce qui n’est pas amour.

Alors, d’où nous viennent les idées tenaces de divinité lésée, d’expiation, de dette, de vengeance?…

Ce sont des idées instinctives à l’homme, donc des idées païennes que la Révélation n’arrive pas à déraciner.

Presque toutes les religions gravitent autour du problème de l’expiation; elles surgissent de la conscience que l’homme a de sa culpabilité devant Dieu; elles constituent une tentative pour mettre fin à ce sentiment de culpabilité, pour surmonter la faute (et la peur) par des œuvres d’expiation que l’on offre à Dieu.

Dans le Nouveau Testament, les choses se présentent de façon plutôt inverse.

Ce n’est pas l’homme qui s’approche de Dieu pour lui apporter une offrande compensatrice, c’est Dieu qui vient à l’homme pour lui donner.

Par l’initiative de la puissance de son amour, Dieu rétablit le droit lésé, en justifiant l’homme injuste par sa miséricorde créatrice, en revivifiant celui qui était mort.

Sa justice est grâce…

Telle est la révolution que le christianisme a apportée dans l’histoire des religions.

Le Nouveau Testament ne dit pas que les hommes se réconcilient Dieu, comme nous devrions en fait nous y attendre, puisque ce sont eux qui ont commis la faute et non pas Dieu.

Le Nouveau Testament affirme au contraire que c’est « Dieu qui, dans le Christ, se réconciliait le monde » (2 Cor 5,19).

Jos. Ratzinger

Le ch. 15 de Luc nous dit que ce n’est pas l’homme qui cherche Dieu, c’est Dieu qui cherche l’homme et le ramène sur ses épaules; c’est Dieu qui fait les frais de la réintégration magnifique du Prodigue et de la pitié onéreuse du Samaritain…

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils » (Jn 3,16).

En plein accord d’amour avec son Père, « le Christ s’est livré pour nous » (Gal 1,4).

Et quels « nous »? « Des impies… encore pécheurs » (Rm 5,6ss; cf. Eph 2)…

Pour nous tous.

Pour moi personnellement : « Il m’a aimé et il s’est livré pour moi » (Ga 2,20).

Il faut lire ici et méditer l’extraordinaire texte de Rm 8,31-39 :

« Que dire de plus? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous tous, comment, avec son Fils, ne nous donnerait-il pas tout? Qui accusera ceux que Dieu a élus alors que Dieu les justifie? Qui condamnera alors que Jésus Christ est mort, bien plus : ressuscité, et qu’il est à la droite de Dieu à intercéder pour nous? Qui nous séparera de l’amour du Christ?… Oui, j’en ai l’assurance : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune créature, rien ne pourra nous réparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur ».

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