C’est un énoncé que nous connaissons bien:
« Le Verbe s’est fait chair ».
Le Verbe, la parole, nous avons une idée de ce que cela signifie.
Mais qu’entendons-nous par la « chair ».
Pourquoi le Verbe se fait-il chair et non corps?
La chair, c’est l’espace intérieur,
caché, secret, de nos joies et de nos peines,
de ce qui nous étreint de l’intérieur en silence.
La chair peut être à la fois source de la joie de vivre
et l’espace voilé des blessures et des peurs
qui étouffent nos relations et brisent le chemin vers l’autre.
En elle-même elle n’est ni « bonne » ni « mauvaise ».
Elle peut aussi bien être traversée par le souffle de l’Esprit
qu’enfermée dans l’angoisse.
Ce qui nous est annoncé à Noël,
c’est que le Verbe vient habiter dans nos chairs.
Le Verbe vient habiter dans la chair,
c’est la réalisation de l’espérance d’une vie nouvelle,
d’une vie en relation, d’une vie libérée de ses esclavages.
La Parole plante sa tente en ce qui est le plus douloureux en nous
et sa lumière brise les murs de nos ténèbres.
Le Verbe nous fait sortir du silence.
C’est ainsi que l’espérance faite chair
nous permet d’oser une parole,
donnant d’aller vers les autres.
C’est bien cela le « salut » qu’apporte le Sauveur.
Anne Fortin
Théologienne