Évangéliser par notre vie

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Il est important de penser « stratégie » ou « planification », bref de se servir de son intelligence quand on pense « évangélisation » ou « croissance de l’Église ». Seulement, Maurice Zundel nous rappelle que là n’est pas l’essentiel.

Le présent article se base à titre particulier sur la pensée de Maurice Zundel. Les citations sont tirées de quelques-uns de ses ouvrages.


Certes, il y a place pour les mots : ceux qu’on lit comme ceux que l’on entend.

Grand prêcheur qu’il était, en plus de ses nombreuses lettres, Saint-Paul est un exemple éloquent de l’usage de la parole :

  • Or, comment l’invoquer, si on n’a pas mis sa foi en lui? Comment mettre sa foi en lui, si on ne l’a pas entendu? Comment entendre si personne ne proclame? (1 Rm 10,14)
  • Or la foi naît de ce que l’on entend; et ce que l’on entend, c’est la parole du Christ. (1 Rm 10,17)
  • Alors, je pose la question : n’aurait-on pas entendu? Mais si, bien sûr! Un psaume le dit : « Sur toute la terre se répand leur message, et leurs paroles, jusqu’aux limites du monde. » (1 Rm 10,18)

Lumière - ÉgliseEt pourtant, l’essentiel pour Paul était de vivre de la vie même du Christ et de devenir une Parole vivante :

« En effet, pour moi, vivre c’est le Christ » (1 Ph 1,21)

Dans le même esprit, Maurice Zundel insiste sur le fait que la conversion est toujours une Lumière qui passe par une vie. (Je parlerai à ton cœur, p. 151)

C’est précisément cette communication « par le dedans » qui est à même de toucher une autre personne.

La personne qui est susceptible de transformer une autre personne est celle qui se laisse convertir elle-même.

Comme le dit l’adage, « ce que tu es parle si fort que je n’entends pas ce que tu dis » :

« Le chrétien n’est pas tellement celui qui croit en des mots que celui qui adhère à Quelqu’un » (Je parlerai à ton cœur, p. 154)

Voilà pourquoi Maurice Zundel invite les chrétiens à demander au Seigneur qui ne cesse de nous attendre au plus intime de notre être de « révéler son Visage dans le sourire du nôtre ». (Ton visage ma lumière, p. 108)

Par notre seule présence, nous avons le pouvoir de susciter la vie.

C’est précisément cela être un « Évangile vivant », affirme Maurice Zundel, et c’est cet Évangile qui est le plus persuasif.

Le discours seul est contre-productif : « rien ne risque plus de détourner les âmes de Dieu qu’un enseignement religieux qui est devenu un discours au lieu d’être une vie » (Évangile intérieur, p. 26)

« Il est absolument impossible d’atteindre les âmes en profondeur si on ne vit pas soi-même en profondeur, et il est impossible de leur communiquer l’enthousiasme de Dieu si on n’en brûle pas soi-même. » (Émerveillement et pauvreté, p. 171)

Pour Zundel, comme pour Saint-Paul, il importe devenir nous-mêmes une Parole.

Dire oui au Christ qui nous habite au plus intime de nous-mêmes, et qui, depuis son ascension, ne peut être visible au monde d’aujourd’hui qu’à travers nous :

« Ce qu’il y a de plus bouleversant et de plus magnifique, c’est que l’Incarnation se continue à travers nous. Tout le mystère de l’Église, c’est cela. Par conséquent, chacun de nous est appelé à être le visage du Christ pour les autres. » (Avec Dieu dans le quotidien, p. 164-165)

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