40 jours avec M. Zundel et les Pères du désert

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GOURRIER, Patrice et Jérôme Desbouchages, 40 jours avec Maurice Zundel et les Pères du désert – Un chemin de croissance humaine et spirituelle, Collection Asketes, Presse de la Renaissance, Paris, 2009, 279 p.

Présentation

40 jours avec Maurice Zundel et les Pères du désertUn chemin de croissance humaine et spirituelle

« Nous ne pourrons, en effet, transformer le monde et le rendre meilleur que si, dans le même temps, nous nous laissons transformer par le Christ. » (p. 12)

« Avec patience et douceur, comme le disait saint Ambroise, il nous guide et nous ouvre le Chemin de la Vie, de la Vérité détenue par lui seul. » (p. 12)

Patrice Gourrier (auteur) et Jérôme Desbouchages (rubrique « Pour aller plus loin… ») nous proposent un chemin de croissance humaine et spirituelle inspiré par les Pères du désert et Maurice Zundel.

Les Pères du désert sont des hommes qui, dès le IIe siècle, ont souhaité se retirer dans les déserts d’Égypte et de Gaza afin d’y méditer la Parole de Dieu. Peu connus des chrétiens occidentaux, ils le sont plus dans l’Orient chrétien. Totalement habités par Dieu, les Pères du désert invitent sans cesse leurs interlocuteurs à aller plus loin.

Maurice Zundel est un mystique chrétien du XXe siècle (1897-1975) qui a la faveur d’un très large public aujourd’hui.

Les auteurs de l’ouvrage nous convient à un parcours qui constitue lui-même une invitation à naître et renaître sans cesse à la suite du Christ.

Pour tout moment de l’année

Conçu de manière pédagogique et proposant une progression tout en douceur, cet ouvrage peut être médité à tout moment de l’année.

Il a été désigné pour être lu sur une période de 40 jours. Notons que le chiffre « quarante » est dans la Bible le symbole de l’attente, de la préparation et de l’épreuve.

Comme le signale Évagre le Pontique (Père du désert), il y a des périodes où nous nous sentons plus que jamais appelés à nous détacher de ce qui nous sépare de Dieu, nous libérant ainsi de ce qu’il appelle les « graisses spirituelles », ces « graisses » étant selon lui « l’épaisseur que le mal fait prendre à l’intelligence ».

Structure de l’ouvrage

Chaque journée de méditation se divise comme suit :

  • Une parole des Pères du désert ou de Maurice Zundel.
  • Des questions pour intérioriser ces paroles avec le corps, le cœur et l’intelligence.
  • La rubrique « Quelques mots pour la route… », à lire après avoir pris le temps de vivre en profondeur l’étape précédente.
  • Des pistes « pour aller plus loin… », au cœur du quotidien.

Patrice Gourrier nous propose de prendre un cahier et d’y inscrire ce que nous inspire la démarche proposée, au jour le jour.

Un ouvrage de la collection « Asketes »

Le mot « ascèse » vient du latin asceta qui lui-même découle du grec asketes qui désigne une « personne qui exerce une activité professionnelle », et plus spécialement un « athlète ».

En Orient chrétien, l’ascèse désigne tout ce qu’un chrétien est appelé à accomplir afin de suivre le Christ Jésus :

  • Celui ou celle qui désire suivre Jésus peut être considéré comme un athlète qui s’entraîne.
  • L’ascèse désigne alors l’idée d’exercice, d’entraînement, de pratique…

Il s’agit ainsi de faire ce qui est nécessaire afin de marcher à la suite de Jésus. Avec lui et grâce à lui, nous pouvons ainsi croître et grandir sur les plans humain et spirituel.

Pour favoriser le Rencontre

Comme le dit les auteurs, ce qui importe le plus, c’est de faire la rencontre personnelle avec le Christ Jésus, dans un cheminement de cœur à cœur.

Ainsi, afin de ne pas tomber dans le piège d’une démarche purement intellectuelle qui nous garderait à la surface de nous-même, nous sommes invités à suivre le cheminement ci-dessous après chaque sentence, et ce, avant de lire les commentaires ou les pistes proposées.

Porte ouverteDémarche avec exemple de sentence (tiré des pages 20-21 de l’ouvrage)

Dans un premier temps, lisez mentalement la parole du Père du désert qui vous est proposée :

Abba Poemen a dit : « Il y a une voix qui crie à l’homme jusqu’à son dernier souffle : ‘Aujourd’hui, convertis-toi!’ »

Fermez les yeux et laissez-là résonner en vous.
Puis, les yeux grands ouverts, relisez-la à haute voix, en prenant votre temps.
Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à l’écrire dans un cahier.
C’est à vous qu’aujourd’hui elle est adressée.

Le corps sent

À la lecture de cette parole, qu’avez-vous senti dans votre corps? Tension, décontraction, respiration plus forte, autre chose, rien…?

Le cœur ressent

Quelle(s) émotion(s) avez-vous ressenti(s) à la lecture de cette phrase? Joie, tristesse, étonnement, douceur, angoisse, agacement, paix, autre… ?

Le cerveau analyse

Comment comprenez-nous cette phrase?
Comment l’interprétez-vous?
Prenez le temps d’écrire ce qui vous vient à l’esprit.
Puis réfléchissez à la manière d’actualiser cette parole dans votre vie.
N’hésitez pas à prendre des exemples concrets.
Si vous n’y arrivez pas, le commentaire qui va suivre peut vous offrir quelques pistes de réflexion.

Échantillon – Jour 1

N.B. Cet échantillon est tiré des pages 29 à 33 de l’ouvrage (l’ouvrage comporte 279 pages).

Pensée du jour 1

Abba Poemen a dit : « Il y a une voix qui crie à l’homme jusqu’à son dernier souffle : ‘Aujourd’hui, convertis-toi!’ »

Quelques mots pour la route…

Au début de notre parcours, cette parole d’abba Poemen ne manque pas de souffle!

Étoile de merEn effet, nous ressentons parfois dans nos vies le besoin de prendre un nouveau départ. Cela survient notamment après des événements difficiles où, dans le cadre d’un travail de reconstruction, nous souhaitons tourner la page et ouvrir un nouveau chapitre.

Cela survient aussi de manière plus régulière, quand nous nous sentons englués dans le quotidien avec le sentiment de ne plus progresser. Nous « dressons » alors en général une liste de « résolutions » qui expriment de manière visible notre désir de changement.

« Il faut que je fume moins, que je fasse du sport régulièrement et que je passe moins de temps au bureau… Je dois prier davantage, lire régulièrement l’Évangile et consacrer plus de temps aux autres… » (Des témoins.)

Tous ces « il faut » ou « je dois » constituent autant d’engagements afin de nous permettre :

  • De changer dans nos vies ce que nous n’aimons pas, en éliminant ces zones d’ombre que nous connaissons bien et dont nous avons du mal à nous dégager.
  • D’améliorer notre relation à Dieu, à nous-mêmes et aux autres.

Malheureusement, et nous en faisons tous en général l’expérience, ces bonnes résolutions ne tiennent, à de rares exceptions, pas très longtemps :

  • Soit nous nous épuisons parce que nous avons mis la barre trop haut et que ces résolutions représentent trop de changements.
  • Soit nous les oublions parce qu’elles sont trop nombreuses.
  • Soit nous nous habituons à ce que nous voulions changer, nous trouvant toujours toutes les excuses du monde…

Face à ce que nous considérons comme un échec, nous sommes alors tentés de tout laisser tomber, éprouvant un sentiment de découragement, voire de la culpabilité.

« Je n’y arriverai jamais, j’en suis incapable… » (Un témoin.)

Que faire face à cette situation?

Et si, tout simplement, nous prenions conscience que cet appel à la conversion, relayé aujourd’hui par abba Poemen, c’est Dieu lui-même qui nous le lance, nous invitant avant tout à nous laisser convertir?

Car oui, depuis toujours, Dieu appelle l’Homme (c’est-à-dire chacun d’entre nous) « à tourner son regard » vers lui, véritable sens du mot « conversion ». Posant son regard sur nous en premier, il ne désire cependant pas être adoré comme une idole. Dieu, en effet, comme nous le dira sans cesse Maurice Zundel, ne sait que se donner, se donner sans limites… Et sa Toute-Puissance est avant tout une Toute-Puissance d’amour.

AubeC’est donc par l’accueil de ce don, et non par sa vaine conquête, que nous trouverons le chemin du bonheur.

Il nous faut dès lors abandonner nos « je dois », « je promets », « je m’engage ».

Un tel renoncement ne constitue pas pour autant une défaite ou une trahison par rapport à cet appel de Dieu. Il s’agit bien au contraire d’un acte fort qui nécessite une véritable décision. Celle de commencer notre parcours en mettant tous nos efforts dans deux directions :

  • Se laisser accueillir par Dieu.
  • Accueillir Dieu lui-même au plus profond de notre être.

C’est donc de notre capacité à nous laisser accueillir et à l’accueillir que dépendra notre transformation intérieure. Transformation que nos seuls efforts ne sauraient nous apporter.

Pour aller plus loin…

Nous vous proposons aujourd’hui de réfléchir à un certain nombre de questions :

  • Qu’est-ce que vous trouvez beau dans votre vie?
  • Qu’est-ce qui vous anime et vous pousse à aller au-delà de vous-même?
  • Que souhaitez-vous améliorer?
  • Qu’est-ce qui vous empêche de croître, de grandir, de vous élever?
  • Que désirez-vous transformer dans votre relation à Dieu, à vous-même, aux autres?

Vous pouvez essayer de répondre seul à ces questions ou, mieux, avec un accompagnateur spirituel qui vous aidera à prendre du recul par rapport à votre existence et à ne pas « ruminer » seul vos questions.

Une piste

N’oubliez pas de demander chaque jour à Dieu de venir faire en vous sa demeure.

Pour cela vous pouvez, par exemple, commencer la journée, comme le font les moines et les moniales du monde entier, en disant : « Dieu viens à mon aide, Seigneur à notre secours. »

La prière du cœur

CiergeAfin que la parcours proposé puisse porter ses fruits, Patrice Gourrier conseille fortement le lecteur à pratiquer « la prière de Jésus » durant les 40 jours du parcours.

Cette prière consiste à invoquer le plus fréquemment possible le nom de Jésus.

La « formule » traditionnelle est la suivante :

« Seigneur Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. »

Pour une formule plus « moderne » …

« Seigneur Jésus, viens à mon aide. »

Quelques conseils de l’auteur pour la pratique de cette prière

Prendre le temps de s’arrêter 3 x 5 minutes par jour :

  • S’asseoir confortablement, le dos bien droit.
  • Se mettre devant une icône du Christ ou une image représentant celui-ci.
  • Visualiser intérieurement Jésus qui pose son regard sur vous. C’est à lui, en effet, que vous adressez cette prière.
  • Durant une à deux minutes, prendre le temps de bien respirer.
  • Ensuite, durant trois minutes, pratiquer la prière du cœur en disant : « Seigneur Jésus, viens à mon aide. »

Au début, il est possible d’éprouver une certaine difficulté dans la pratique de cette prière. Peu à peu, la prière du cœur s’ancrera dans vos vies, et ancrera vos vies en Dieu.


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