Cher Seigneur, dans mon agitation intérieure incessante, il me vient une pensée encourageante.
Peut-être agis-tu en moi d’une manière que je ne suis pas encore en mesure de percevoir ni de comprendre.
Mon esprit ne reste pas tourné vers toi.
Mon cœur n’arrive pas à rester centré sur toi.
Il me semble que tu es absent, que tu me laisses seul.
Mais je m’accroche à toi dans la foi.
Je crois que ton Esprit m’atteint au plus profond, au-delà de ce que je peux sentir ou penser.
C’est pourquoi ses mouvements ne sont pas de ceux que je perçois d’emblée.
Je te promets donc, Seigneur, que je ne m’enfuirai pas.
Je n’abandonnerai pas. Je ne cesserai pas de prier.
Même quand cela me paraît inutile, sans but, gaspillage de temps et d’effort.
Je veux que tu saches que je t’aime, même quand je ne me sens pas aimé de toi.
J’espère en toi, même quand le désespoir m’envahit.
Que ce soit une façon de mourir un peu avec toi et pour toi.
Une souffrance qui me fasse solidaire des millions de personnes dans le monde qui souffrent bien plus que moi.
Amen.
Henri J. M. Nouwen
De la peur à la grâce, Bellarmin, p. 66.