Marie révèle la maternité de Dieu

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La maternité de la personne

Ce texte est tiré d’une conférence intitulée « Marie : révélation de la maternité de Dieu » par Maurice Zundel, 10 avril 1973, abbaye cistercienne de Timadeuc. Les sous-titres n’apparaissent pas dans le texte original.


La dignité de la femme

La femme est « quelqu’un », la femme est « une personne », la femme n’est pas seulement celle qui donne à l’homme une postérité mâle, comme on le pensait à Athènes au temps de Périclès : « La femme n’existe pas pour elle-même, elle existe pour donner à l’homme une postérité mâle!!! ».

Maintenant, nous savons que la femme existe pour elle-même, qu’elle a la même dignité que l’homme, et qu’elle n’a pas besoin d’enfanter pour justifier son existence, puisqu’elle a aussi à être la mère de Dieu, dans le secret de son cœur.

Une grâce spéciale, un jour de l’Immaculée Conception

J’ai eu, dans ma quinzième année à la veille de ma quinzième année justement, cette grâce insigne, enfin, un jour de l’Immaculée Conception, où j’étais devant une statue de Notre-Dame de Lourdes.

Marie Immaculée ConceptionJ’ai été saisi, mais, totalement et pour la vie, saisi par cette exigence… cette exigence de pureté qui jaillissait de sa présence à elle!

Je lui dois TOUT! … je lui dois absolument tout… tout, tout; je ne fais rien sans elle, d’ailleurs… je ne fais rien sans elle, et il ne faut rien faire sans elle.

Elle ne peut que nous conduire à Jésus. Elle ne peut que nous entraîner dans cette désappropriation qui est son secret à elle.

Elle a enfanté le Christ, justement, dans une radicale désappropriation d’elle-même, comme le Père engendre le Verbe dans une radicale désappropriation de lui-même.

Elle va donc nous enraciner dans le Christ et, par le Christ, nous enraciner au cœur de la Très Sainte Trinité.

Je l’appelle « VIRGO VIRGINANS » Je l’invoque sous ce nom. O Vierge qui nous virginise ! Virgo virginans : c’est délicieux ! 0 Vierge qui nous virginise. « Laus tibi DOMINA ».

Marie ou le sacrement de la maternité de Dieu

La Sainte Vierge, d’ailleurs, la très Sainte Vierge, n’épuise pas son mystère dans tout ce que nous venons de rappeler. La très Sainte Vierge est encore le sacrement de la maternité de Dieu.

La tendresse des mères! Toutes les mères, finalement, qui ne sont pas indignes de ce nom, après une maternité de la nature, aboutissent à une maternité de la personne.

Quand l’enfant est là, il faut l’élever; et pour l’élever, il faut s’élever!

Un amour nous appelant chacun par notre nom

Et elles trouvent dans leur amour des trésors de dévouement. Je me rappelle ce cri d’une femme dont on emmenait le fils en prison, et qui ressentait terriblement ce déshonneur, et qui me disait : « Mais si sa mère ne l’aimait pas, qui l’aimerait encore? … qui l’aimerait encore? » … Il fallait qu’elle l’aimât, pour qu’il fût rattaché à la vie.

Il y a donc dans l’amour maternel quelque chose de merveilleux.

Mais l’amour maternel de la très Sainte Vierge, qui est incomparable, qui est unique, qui nous enveloppe tous personnellement, nous appelant chacun par notre nom, cet amour nous révèle l’amour maternel de Dieu, puisqu’il en procède.

Tout ce qu’il y a de maternité dans le cœur de Marie jaillit du cœur de Dieu, qui est encore infiniment plus maternel qu’elle-même, et justement, pour que nous apprenions que Dieu est notre mère, que nous le connaissions au féminin, pas seulement au masculin : car Dieu est aussi féminin qu’il est masculin, comprenant dans son éminence tous les aspects de l’être!

Nous avons toutes les raisons de prier Dieu avec confiance

Marie nous révèle Dieu au féminin : elle nous révèle la maternité de Dieu.

Elle nous permet de prier Dieu au féminin, comme une Maman! C’est vrai! Dieu est plus mère que toutes les mères! Et nous pouvons l’appeler MAMAN! Finalement, quand nous sommes à quia, que nous ne savons plus que dire, quand la prière est dans notre bouche comme du sable, il reste ce cri, ce cri… ce cri qui dit tout, qui appelle tout, et qui donne tout : maman! …

Ce cri qui peut jaillir de notre cœur vers Marie, car dans notre inconscient, c’est une femme qui, est pour nous la révélation de cette maternité de Dieu : ce cri va jaillir de notre cœur vers Marie, et à travers le cœur de Marie, il montrera comme une fusée vers le cœur de dieu, qui est infiniment plus mère que toutes les mères!

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