Notre-Dame de Lourdes se passe de présentation. Dès qu’on l’évoque, on pense à la grotte de Massabielle en France, lieu où la Vierge Marie se révéla, en 1858, l’Immaculée Conception à la petite Bernadette, une humble fille à la foi débordante d’intelligence et dotée d’une grande force persuasive.
C’est un endroit fréquenté par des pèlerins venant de par le monde entier rendre hommage à notre Sainte Mère du ciel, l’invoquer pour des causes désespérées et, surtout, la prier pour les personnes malades d’âmes et de corps.
Vivre et être témoin des rencontres entre les pèlerins et Marie dans ce haut lieu spirituel, cela n’a pas de prix. De fait, accueillir des personnes qui cherchent Dieu, qui veulent aller à Jésus par sa sainte mère Marie est un des plus beaux apostolats.
Prendre le temps d’écouter les pèlerins qui viennent au Sanctuaire depuis quarante saisons ou pour la première fois en est un aussi, de même que bénir les personnes ou prier avec et pour ceux et celles qui souffrent.
En outre, il est de ces moments heureux qui restent gravés dans la mémoire, comme celui du témoignage d’une femme qui ne pouvait pas enfanter et qui a obtenu un enfant après son pèlerinage au Sanctuaire, ou encore le témoignage d’une mère, pèlerine assidue, qui voit son unique fille de trente-huit se remettre d’un cancer du sein.
Que dire de cet homme qui était malheureux depuis plusieurs années à cause de sa séparation avec son épouse et qui, après plusieurs visites en ce lieu de communion d’amour, y revient avec elle bras dessus bras dessous afin de rendre grâce au Seigneur pour leur avoir donné la force de se réconcilier et de se remettre en couple.
Certes, d’aucuns pourraient rétorquer qu’il ne s’agit là que de la piété populaire et des faits indémontrables scientifiquement. Mais que serait la foi sans ces petites choses, sans ce dépassement du rationnel et sans célébrations. Et puis, qui sommes-nous d’ailleurs pour en juger? Les personnes qui vivent ainsi leur relation personnelle avec le Seigneur n’en ont-elles pas le droit?
S’il y a quelque chose à faire pour les aider, c’est sans doute de les soutenir en leur offrant une atmosphère favorable à la prière, à la rencontre avec Dieu et à la célébration de leur foi. Et cela ne peut s’y faire qu’à la mode de Marie, Notre-Dame de Lourdes.
Le clerc de Saint-Viateur, consacré à Dieu, héritier de Père Louis-Querbes sait que la Vierge Marie est et demeure la première, après son fils Jésus, à se mettre au service du bien-être de l’humanité. Elle l’a fait par sa foi, sa disponibilité à rendre service, sa délicate attention maternelle, sa prière assidue dans l’humilité et avec amour.
En effet, comme le rappelle si bien le Concile Vatican II en Lumen Gentium : « Elle a apporté à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareil par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère » (LG 61).
Il importe de reconnaître que : « Par son adhésion entière à la volonté du Père, à l’œuvre rédemptrice de son Fils, à toute motion de l’Esprit saint, la Vierge Marie est pour l’Église le modèle de la foi et de la charité » (LG 53). Elle constitue même « la réalisation exemplaire », typique, de l’Église (LG 63).
Aujourd’hui, pour intervenir dans l’œuvre du Seigneur à la mode de Marie, j’ai compris, primo, qu’il convient de l’aimer, de l’accueillir comme ma mère et d’avoir une expérience personnelle avec elle.
Saint Louis Grignon Marie de Montfort disait fort à propos : « Je ne crois pas qu’une personne puisse acquérir une union intime avec Notre Seigneur et une parfaite fidélité au Saint-Esprit, sans une très grande union avec la Très Sainte Vierge et une grande dépendance de son secours » (de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, #43).
La médiation de Marie demeure encore la voie la plus rapide, le pont sans péage pour atteindre le cœur de Jésus Christ. Auprès d’elle, le consacré apprend comment être à l’écoute des besoins du monde actuel, comment intercéder en sa faveur et comment coopérer efficacement à l’œuvre de miséricorde du Christ.
Secundo, il importe de l’imiter comme témoin de la foi. Femme de foi entre toutes les femmes, Marie fut le premier témoin du déploiement de la grâce divine dans sa vie et de son intimité avec Dieu son Père. Avec foi elle l’a non seulement porté dans ses entrailles, mais aussi au monde, à l’humanité.
Par sa foi, elle est devenue collaboratrice privilégiée de Dieu dans la réalisation de son plan de sauver tous les humains. À son école, le disciple s’instruit de la meilleure manière de devenir un témoin de foi débordant de zèle et d’amour inconditionnel.
Tertio, il convient de vivre comme elle au cœur du monde d’aujourd’hui. Elle y a vécu toute sa vie, mais toujours en communion d’amour avec son Fils, attentive à sa principale préoccupation, celle de sauver les humains et de les rendre heureux.
Aujourd’hui, beaucoup d’hommes et de femmes, beaucoup de jeunes ignorent pourquoi ils existent, ils souffrent du mal de vivre parce que leur vie n’a pas de but, leur existence n’a pas de sens. Aux prises avec ce mal-être, certains vont jusqu’à se suicider. À la mode de Marie, le témoin de la miséricorde du Christ se doit d’être du sel qui donne du goût à leur nourriture, la lumière qui éclaire leur chemin, ou encore un communicateur de sens.
Enfin, intervenir à la mode de Marie dans la mission du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes requiert une disponibilité semblable à la sienne. Sa disponibilité est en même temps une consécration de sa personne à Dieu.
Ainsi affirme le Concile Vatican II : « elle s’est consacrée totalement comme servante du Seigneur à la personne et à l’œuvre de son Fils, toute au service du mystère de la Rédemption en dépendance de son Fils et en union avec lui, par la grâce de Dieu Tout Puissant. » (LG, 56).
Cette consécration faite de Marie l’a toute donnée à Dieu pour son œuvre d’amour dans le monde. À son exemple, le prêtre ou le religieux, attaché au Sanctuaire, se consacre entièrement au bien-être spirituel de chaque personne qui y vient en pèlerinage, à la rencontre du Seigneur par l’intercession de Notre-Dame de Lourdes.
Heureux qui saura dire FIAT (oui) à l’invitation d’aller soutenir les bras de Notre-Dame pour accueillir les pèlerins et pèlerines qui viendront chercher Jésus Christ dans cette immense et magnifique cathédrale de verdure, sise sur la colline de Rigaud.
Source :
Voix du sanctuaire 2016 (PDF).