Premier de la série.
Dieu a besoin de notre petit « oui » afin de nous aider à trouver ou retrouver le chemin de notre cœur. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie, la vie en abondance. » (Jn 10,10a)
Nota Bene
Cette série sur le thème de la prière s’inspire tout particulièrement de l’excellent ouvrage intitulé « La prière retrouvée » que nous vous recommandons grandement.
La prière retrouvée par Pierre Guilbert, 1981, Foi vivante – Vie spirituelle, Nouvelle cité, Distribution Cerf, 1981, 180 p.
Nous avons eu la chance de nous procurer cet ouvrage en faisant une recherche sur le Net. Notre copie est usagée, car l’ouvrage semble vraisemblablement épuisé.
Présentation
L’auteur de l’ouvrage livre une expérience, une page d’histoire de sa vie où il a redécouvert la prière personnelle. Une histoire où plusieurs peuvent se reconnaître.
Une expérience qui est fondamentalement l’œuvre d’un Autre, comme le témoigne Pierre Guilbert.
La « vie en abondance » dont nous parle l’Évangile avait pour ainsi dire quitté la vie de ce prêtre, pour avoir relégué aux oubliettes la prière personnelle au profit d’un activisme asséchant.
Le fait de retrouver la prière dans sa vie, une prière qui passe par le cœur, l’a conduit à une vie enracinée et joyeuse à laquelle il aspirait tant.
Ce qui est fort éclairant dans le témoignage de ce prêtre sont les pistes qu’il nous donne.
Comme il le souligne, aucun livre, aucun article ne peut de lui-même faire entrer une personne dans la prière.
Seulement, nous avons besoin d’une direction de pensée, nous avons besoin qu’une personne d’expérience nous indique dans quelle direction chercher afin de trouver la prière au cœur de notre vie.
Tout commence par un petit « oui », par une petite « décision »
Comme le dit Maurice Zundel, « Dieu se propose toujours, mais ne s’impose jamais ».
Ainsi en est-il de l’Amour qui a besoin de notre vie, de notre minuscule « oui » afin de nous faire part de sa Vie même.
Pierre Guilbert ne priait plus ou à peu près plus.
Il avait pourtant déjà goûté la prière dans son jeune âge. Il avait vécu des expériences de douceur et de paix. Il avait même un moment envisagé la vie contemplative.
Mais l’activisme et l’intellectualisme avaient embroussaillé son cœur au point d’anémier son désir pour la prière, avec pour conséquence la dégradation de sa vie spirituelle.
Heureusement, un brin de nostalgie l’habitait, l’empêchant pour ainsi de s’accommoder à la médiocrité de sa situation.
Une rencontre avec un bon père jésuite
Pierre Guilbert rencontrait une ou deux fois l’an, un bon père jésuite à titre d’accompagnateur spirituel.
Un jour le bon père lui lâcha : « Ça ne peut pas durer comme ça! ».
Le bon père savait qu’il fallait aider Pierre à se délivrer de ce compromis de médiocrité où il s’était installé.
Et le bon père d’enchaîner : « Accepteriez-vous de suivre une retraite de dix jours? »
« Dix jours! » Pour Pierre Guilbert, on peut le comprendre, ça semblait une éternité.
Heureusement, il connaissait l’animateur de la retraite qu’il appréciait.
Toujours est-il qu’il osa ce petit « oui » à l’invitation du père jésuite.
Avec le recul, Pierre Guilbert discerna une grâce de Dieu dans ce petit « oui », dans ce petit « désir » qui s’était levé en son cœur.
Un petit « oui » qui constitua le premier pas vers le chemin de son cœur.
Une certaine tristesse qui l’habitait depuis des années de même qu’une lassitude de tout commençait déjà à faire place à un certain sourire, à une certaine joie, par le simple acquiescement à ce temps de retraite. Étonnant!
Dieu est capable de transformer une vie, mine de rien, sans qu’on s’en rende vraiment compte si on ne prête pas attention à ce qui a changé en soi.
Avec le recul, Pierre Guilbert reconnut un « sourire » de Dieu. Une joie qui revenait dans sa vie en raison de son petit « oui ».
Comme il l’affirme :
Avec un petit « oui » de rien du tout, un « oui » que tu dis à Dieu, voilà que, sans même le savoir, tu déclenches et mets en œuvre toute cette puissance d’amour, tout cette générosité de Dieu, qui n’est jamais en reste avec toi et qui déjà te rend au centuple ce que tu n’as qu’à peine commencé à donner. (p. 15)
Pour aller plus loin
As-tu le sentiment que la vie t’appelle, toi aussi, à poser un petit pas dans le sens de la prière personnelle?
À suivre…