Une source peut être insoupçonnée, mais elle est là dormante sous une masse de sable ou perdue dans des matières boueuses.
Pour qu’elle jaillisse, il faut aussi qu’elle soit libérée des forces contraignantes et oppressives qui la dissimulent.
C’est seulement lorsqu’elle est libérée que la source devient un lieu de rassemblement où tous viennent étancher leur soif.
La source attire et fascine autant par sa fraîcheur, sa spontanéité, sa gratuité que par la profondeur de sa limpidité.
Quand elle est libérée, c’est avec grande audace qu’elle fraye son chemin et qu’elle le veut de plus en plus large pour être ce qu’elle doit être : généreuse et libérale. Elle ne fait pas de distinction : elle abreuve le premier venu.
Le lieu de la source est en moi. Et c’est de soi qu’elle doit jaillir.
J’ai vu des sources rejaillir dans les écoles, sur les trottoirs, dans les salons, dans les usines.
J’ai vu surgir une source là où l’habitude et la nostalgie d’un passé illusoire annulaient l’espérance à naître.
La source est signe et don de vie.
Elle lave et guérit les cœurs qui ont le mal de vivre. Elle convoque et rassemble. Elle rajeunit.
La source est un miracle de l’Esprit. Elle agit par celui qui se rend docile au Christ.
« Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : Recevez l’Esprit Saint. » (Jn 20,21-22)
Le disciple du Christ est prêt à marcher et à chercher patiemment afin de trouver sa source personnelle.
« Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. » (Mt 7,7-8)
Comme les longs déserts des vendredis qui débouchent toujours sur les sources profuses des matins de Pâques, il importe d’identifier et de libérer sa source personnelle afin de devenir un agent de libération pour le monde d’aujourd’hui.
« Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. » (Is 43,19)
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20b)