Qui d’entre vous n’a jamais souffert de l’éloignement du Christ? On le sentait loin, bien loin, au milieu des épreuves.
Cette souffrance a également été profondément ressentie par les membres de la jeune Église.
Mais le Seigneur est toujours présent. Car si nous ne l’avions pas d’abord trouvé, nous ne le chercherions pas, disait saint Augustin.
Ce sentiment d’absence pèse très lourd sur les cœurs isolés, mais le Seigneur est près de nous plus que jamais depuis son retour au Père.
Au Concile de Jérusalem, il est dit : « L’Esprit et nous-mêmes avons décidé… »
Il est présent le Seigneur.
Le seul fait que je le cherche et que je le chercherai sincèrement pour le connaître davantage, pour en vivre toujours plus à travers les lourdeurs de mes faiblesses, est un signe évident qu’il est là, qu’il met en moi ce désir de le connaître et de le posséder.
Le « Défenseur, l’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
Pourquoi éteindre l’espérance, le besoin de lumière qui fait éclater les êtres?
Le Seigneur est au milieu de nous si nous sommes fidèles à sa Parole.
Malgré les textes de Jean sur l’Amour, ne nous faisons pas illusion : la jeune Église ne vivait pas toujours dans l’harmonie parfaite. Il lui arrivait de vivre dans le désarroi, cherchant la paix promise par Jésus avant son départ.
La paix que Jésus avait promise, les premiers chrétiens devaient lentement la bâtir à l’intérieur d’eux-mêmes en union avec l’Esprit présent au milieu d’eux.
L’histoire de l’Église, c’est l’histoire de chaque être humain…
Nous devons chercher, nous aussi, et creuser nos existences quotidiennes pour y déceler la paix promise. Elle n’est pas celle que le monde donne.
À travers nos recherches, fixés sur le Christ, espérant la réalisation de ses promesses, nous découvrons avec l’Esprit, la paix promise.
Nous la ferons surgir du plus profond de notre être pour la communiquer aux hommes.
L’Esprit fera éclater la pierre noire de notre égoïsme pour que jaillisse en une nuit d’étoiles la paix promise à tous les hommes de bonne volonté.
À partir de « Au-delà de l’échec », p. 113-114
Par René Pageau
Les Éditions de la Parabole, 1975