On nous enseignait jadis que les vertus naturelles se fondaient sur la nature de l’homme et la perfectionnaient.
On les nommait les vertus cardinales parce qu’elles assuraient l’unité de toutes les vertus : la prudence, la justice, la force et la tempérance.
Il y avait aussi les vertus surnaturelles, appelées vertus théologales, parce qu’elles se rapportaient directement à Dieu : la foi, l’espérance et la charité.
On disait que les premières étaient humainement acquises, c’est-à-dire qu’on les acquérait par des actes répétés. Les secondes étaient infuses parce qu’elles nous étaient données par Dieu à notre baptême.
Mais que viennent donc faire dans le décor les vertus que l’on appelait les vertus ordinaires ou les petites vertus? Les vertus du quotidien? Celles qui gravitent autour des grandes vertus cardinales et théologales?
Elles sont des filles de ces grandes vertus. Elles disposent les cœurs à faire le bien et à la pratique des grandes vertus.
Elles apprivoisent les cœurs pour la pratique généreuse des unes et des autres.
Elles orientent les cœurs à poser des actes bons, à donner le meilleur et à tendre vers le beau, le bien et le vrai.
À chacune des grandes vertus cardinales et théologales se rattachent donc plusieurs petites vertus.
Qu’elles soient grandes ou petites, il n’y a aucune opposition entre elles. Au contraire, elles se complètent. Elles sont toutes inspirées et animées par la charité.
Les petites vertus facilitent la pratique des grandes, elles tiennent les êtres humains en éveil, dans la communion, sur le chemin du bien, du beau et du vrai. Elles favorisent les relations sociales entre toutes les personnes, créées à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Toutes les « petites » vertus peuvent se résumer en un humanisme, en une façon de vivre civilisée qui promet l’épanouissement de la personne humaine et rendre agréable la vie familiale, le travail d’équipe, la vie communautaire.
Quand ces vertus sont vécues par une communauté familiale ou religieuse, celle-ci devient école de communion.
Il y a des manières de vivre qui font partie de la culture sans nécessairement être chrétiennes, mais qui s’inspirent des valeurs chrétiennes, elles ont les saveurs de l’Évangile. En connaissez-vous quelques-unes?
À partir de « Il m’a exaucé et mis au large – Journal 1998-2015, tome 3″, p. 309-310
Par René Pageau
Médiaspaul, 2016