C’est la vertu qui permet de se détendre après un excès de fatigue, de tension, de compression intellectuelle ou spirituelle après un travail minutieux de recherche, un travail de discernement ou une décision importante à prendre, par exemple.
On retrouve cette vertu dans des conversations légères et brillantes où l’on raconte des événements cocasses, où l’on se rappelle des souvenirs avec une grande finesse.
C’est l’art de raconter, de faire revivre un événement avec beaucoup de nostalgie et de fantaisie.
C’est elle, l’eutrapélie, qui sonne la cloche, pour la récréation parce qu’il est temps qu’on en finisse : le corps et l’esprit ont un réel besoin de détente et de repos.
Elle rappelle aussi que l’on doit se traiter avec précaution et respect. Après un effort, il y a la détente pour être plus efficace.
Il y a aussi la joie de vivre qui fait que dans une vie, il y a des moments de gratuité et qu’on ne doit pas toujours être commandé par le devoir.
Il y a de ces personnes qui avec naturel et raffinement ne cessent de plaisanter en mettant les qualités des autres en évidence.
Habituellement on s’attaque avec délicatesse aux personnes qui sont silencieuses, plus discrètes et plus effacées.
Ce sont des personnes qui préfèrent se laisser deviner.
On leur permet alors de se défendre à brûle-pourpoint et d’occuper le centre de la conversation.
Une pointe amicale bien sentie les oblige à se défendre.
Elles révèlent spontanément, même sans s’en apercevoir, ce qu’elles ont toujours tenu caché.
À partir de « Il m’a exaucé et mis au large – Journal 1998-2015, tome 3″, p. 314
Par René Pageau
Médiaspaul, 2016