De tout temps, des personnes ont été dynamisées par le souffle créateur de Dieu. Une Présence silencieuse nous habite qui a le pouvoir de transformer notre caractère, d’enrayer nos peurs et de libérer nos aspirations les plus profondes.
Introduction
Comme le dit le psaume 1 intitulé Mon bonheur dans Prier les psaumes avec le Christ (p. 17) :
Refouler Dieu dans un coin de ma vie, ne m’a jamais rendu heureux.
Mais je goûte une joie profonde quand je laisse le Seigneur me guider, quand ses pensées m’habitent la nuit comme le jour, au travail comme au repos.
En ces moments-là, je me sens plein de vie, comme un arbre aux feuilles toujours vertes, qui produit fidèlement les fruits qu’on en attend, qui ne craint pas le prochain hiver parce qu’il est sûr du printemps à venir.
S’il m’arrive, au contraire, de suivre mes propres lois, je me sens fragile comme la fleur que le prochain coup de vent détruira.
Nous avons le choix…
- … vivre notre vie comme des orphelins en comptant sur nos seules ressources et notre unique sagesse;
- … ou bien vivre notre vie à partir du cœur de notre être, c’est-à-dire en communion avec Dieu qui nous habite et qui cherche à nous inspirer.
De tout temps, des personnes ont été dynamisées par le souffle de Dieu
L’histoire de l’humanité atteste que des personnes à la recherche de Dieu ont réalisé des choses remarquables, dynamisées par un souffle mystérieux.
Une Présence qui a le pouvoir de transformer le caractère d’une personne, d’enrayer ses peurs et de libérer ses aspirations les plus profondes.
Des hommes et des femmes ont pris le risque de dire à Dieu leurs espoirs, leurs besoins et leurs rêves.
Des hommes et des femmes se sont également mis à l’écoute de Dieu, convaincus qu’il pouvait leur parler.
Maurice Zundel affirmait que l’on prie surtout afin d’exaucer Dieu, afin d’exaucer le vœu de son cœur profond.
Dans la bible, le jeune Samuel se met à l’écoute de Dieu : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute. » (1 S 3,10b)
Les Actes des Apôtres attestent que les chrétiens furent dynamisés et guidés par l’Esprit de Dieu.
Le président Abraham Lincoln disait expérimenter la force et le conseil de Dieu.
Le Mahatma Gandhi croyait qu’une mystérieuse voix intérieure s’adressait à lui et il désirait que tous les membres de son peuple se mettent à son écoute.
Un dynamisme créateur
S’il est vrai que des personnes furent dynamisées par une mystérieuse voix intérieure, cela vaut la peine de tenter l’expérience.
Alors que les commandements de Dieu dans la bible s’expriment selon la formule « fais ou ne fais pas », le Père Henri Boulad rêve d’un onzième commandement qui dirait « crée, invente, prends l’initiative, change le monde ».
Le thème de l’alliance traverse toute la bible. Le dynamisme créateur de Dieu est à l’œuvre, aujourd’hui comme hier, et il cherche à s’exprimer par nos vies. C’est la co-création.
Dans l’Évangile, Dieu est à la recherche d’amis avec qui construire un monde meilleur :
« Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. » (Jn 15,15)
Et le plus merveilleux c’est que notre meilleur ami vit en nous.
Dieu ne demande pas mieux que nous puissions vivre de sa vie, que nous puissions participer à son dynamisme créateur.
Rêve de Dieu, rêve de l’être humain
« Désormais ma vie sera pleine de Toi », disait Saint Augustin.
Au centre de notre être, notre volonté et celle de Dieu se rejoignent. Nos désirs comme nos rêves profonds rejoignent ceux de Dieu. Dieu est au cœur de notre cœur.
Tant qu’on reste à la superficie de notre être, nous vivons de manière tendue, car nous refoulons le meilleur de nous-mêmes.
Aller au centre, c’est cesser de vivre comme un étranger chez soi.
Dieu nous parle. Le fond de notre être nous parle. Une vie selon l’Esprit du Ressuscité est le cœur d’une vie chrétienne.
Se mettre à l’écoute du meilleur de nous-mêmes
Comme le disait le Père Henri Boulad à une retraite : « Le silence, c’est magique ».
Chaque matin avant de commencer sa journée, prendre le temps de se mettre à l’écoute de sa voix intérieure. En faire une discipline quotidienne.
François de Sales disait que les personnes qui sont particulièrement occupées en ont encore plus de besoin que les autres.
Débuter par 5 minutes, puis 10, puis 15 jusqu’à une trentaine de minutes, et même plus, selon ce que votre cœur vous inspirera.
Comme le disait le Père Henri Boulad, il importe de débuter sa journée à partir de son centre et de vivre sa journée en référence à celui-ci.
Une méthode simple et féconde
Demander l’aide de Dieu
« Seigneur, inspire-moi, aide-moi à bien vivre, aide-moi à vivre une vie pleine de Toi. »
« Seigneur Jésus-Christ, donne-moi de vivre une vie pleine de vie, de liberté, d’initiative et de créativité comme la tienne »
Demander que le Seigneur nous inspire sur un point particulier de notre vie, ou encore à propos d’une question que nous portons ou encore à propos d’une situation qui retient tout particulièrement notre attention.
Faire silence et se mettre à l’écoute
Accueillir honnêtement les pensées et les désirs qui jaillissent du silence et en prendre note au fur et à mesure.
Ils seront peut-être différents de ceux que nous attendions.
Ils nous permettront peut-être d’entrevoir ce que nous sommes appelés à faire de notre vie en général, ou à propos d’une situation en particulier ou encore à propos de telle facette de notre existence.
Un appel à la liberté
Il est possible que monte à notre conscience quelque chose qui depuis longtemps nous trouble ou nous bloque. Dieu nous appelle à la liberté, à son image et sa ressemblance.
De l’argent à rembourser, un appel à travailler de manière plus juste et honnête, le désir de faire des excuses, la volonté de rompre avec une mauvaise habitude qui nous enchaîne, la décision de mettre un terme à une influence malsaine, etc.
Dieu sait apporter la lumière, mais il sait aussi nous donner le courage et la force pour avancer dans la voie du bien.
Demander à Dieu de nous libérer, de déraciner nos mauvaises habitudes et de nous aider à corriger nos défauts. Nous pouvons changer.
Dieu vient nous sauver ici et maintenant. Nous ne sommes pas condamnés à être écrasés à tout jamais par ce qui nous accable.
Place au discernement
Certes, tout ce qui viendra à notre esprit dans le silence ne vient pas nécessairement du cœur de notre être, ne tient pas nécessairement son origine de l’Esprit qui nous habite.
Le cœur de notre cœur est certes positif (se référer notamment au « point vierge » de Thomas Merton), mais il existe des couches plus périphériques de notre être où le mal peut se loger.
Voilà pourquoi il y a place au discernement. Saint Ignace de Loyola en a même fait sa spécialité dans ce qu’il appelait le « discernement des esprits ».
Voici deux critères pour évaluer si nos pensées ou désirs viennent de Dieu :
- Suis-je sur la voie de l’honnêteté et de la vérité?
- Suis-je sur la voie d’un amour plus grand et plus désintéressé?
Je peux également confronter mes pensées et mes désirs à ce que je connais de la vie du Christ. Qu’est-ce que ferait le Christ s’il était à ma place?
Un appel à la liberté et à l’engagement
« Voici que je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21,5b)
« Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement » (Ap 21,6)
Le monde dans lequel nous vivons est un monde inachevé à bâtir, à édifier et à embellir.
Je peux prendre l’attitude de spectateur et laisser à d’autres le soin de rendre le monde meilleur, ou je peux devenir acteur et apporter mon inestimable contribution, ce qui est certes plus valorisant, stimulant et passionnant.
Les pensées créatrices et désirs issus du silence, de cette « musique silencieuse » comme disait Maurice Zundel, nous proposeront peut-être…
- … un nouvel éclairage sur un problème à régler;
- … un nouveau projet pour l’école, notre famille, notre communauté, notre vie, notre pays ou notre civilisation;
- … un rêve à réaliser;
- Etc.
Se retrousser les manches
« Ayez le courage de faire ce que vous aimez le mieux », disait Maurice Zundel.
Les rêves de Dieu qui ne font qu’un avec nos rêves les plus profonds demandent courage et détermination pour se réaliser.
« C’est en faisant des efforts que les rêves deviennent réalité », disait Terry Fox.
Il faut savoir être prêt à passer à l’action afin de donner forme à ses rêves.
L’action nous guérit de la peur stérile et paralysante. Il suffit de faire un premier pas pour que, petit à petit, un rêve puisse prendre forme.
Il faut savoir assurer le « suivi de ses rêves » en quelque sorte afin qu’ils ne demeurent pas au stade de simples « vœux pieux ».
Savoir demander l’aide de Dieu tout au long de la réalisation de ce que nous avons projeté de faire :
« Prie comme si tout dépendait de Dieu; agis comme si tout dépendait de toi. » (Saint Ignace de Loyola)
C’est à ce prix que nous serons adultes dans notre foi et que nous connaîtrons le bonheur d’apporter notre contribution irremplaçable pour l’édification d’un monde meilleur.