Réflexions autour du virage missionnaire. Huitième de la série.
L’acte de croire et plus largement la vie chrétienne s’expriment et se vivent là où l’on a les pieds.
Règle générale ce lieu a un visage, celui de la paroisse. Mais sont-elles pour autant de véritables communautés et qui plus est des communautés missionnaires?
Leur survol même rapide donne à penser que des conversions sont à opérer et que des déplacements s’imposent. Les plus importants touchent la préoccupation du tissu communautaire.
Même si on tique à le reconnaître, l’entretien de la foi et l’encadrement de sa pratique occupent habituellement le haut du pavé.
D’ailleurs le pape François est le premier à le reconnaître avec sa langue colorée il écrit :
Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile. (Joie no 47)
La délicate et en même temps difficile question de la nécessité d’une véritable communauté d’accueil et de cheminement est donc ici soulevée.
Le défi est de taille, car nous sommes les héritiers d’un modèle paroissial qui fournissait un encadrement plutôt qu’un accompagnement.
Mais alors faut-il tout bazarder? Faut-il démolir les structures de l’Église et remplacer les paroisses par des communautés? Des cercles de partage évangéliques doivent-ils remplacer les célébrations?
En fait il s’agit d’abord de permettre un discours entre chrétiens, de rendre possible un débat sur les grandes questions qu’elles soient éthiques ou autres.
Il faut qu’une place soit faite à de véritables échanges de parole sur l’évangile. Or les assemblées dominicales habituelles ne sont pas conçues à cet effet.
Une véritable communauté est une communauté où les membres cheminent ensemble et s’évangélisent les uns les autres. C’est ce qui conduit à la célébration elle-même à redécouvrir comme espace d’évangélisation.
Le changement de perspective est majeur.
Il implique une conversion profonde qui ne peut se vivre sans que tous les baptisés – et à ce titre – ne se sentent concernés.
L’appel est pour tous.
N’oublions pas qu’un prêtre et que même un évêque sont d’abord et avant tout des baptisés.
À suivre…